J'étais la tâche de graisse sur la nouvelle cuisinière.

Mes Unmètrequatrevingtquatre de douceur et de tendresse.
Certaines rencontres ne tiennent à pas grand chose. La nôtre tient à un coup de vent qui a fait dévier notre volant de badminton jusque dans son jardin. Je ne l'ai vu que quelques secondes; j'avais du mal à me souvenir de son visage. Et pourtant, c'était comme si ma conscience avait été percutée, était sortie de moi, avait volé cette face, était revenue en courant et l'avait enfermé à triple tour derrière la porte de mon coeur. Ca expliquerait beaucoup de choses : les battements de mon coeur provoqués par son image qui se débat à l'intérieur, la peine que je prends à me faire jolie pour ne pas qu'il ose me la reprendre et me laisser. Mais il semblerait que son image se soit accommodée de sa place, et que désormais elle désire y rester.
Quelqu'un d'exceptionnel m'est tombé dessus.








"J'vais faire un tatouage 'Léna aime le roller'."
Crapule.

Gangster, viens voler ton bonbon.

T'as fait ton deuil pauvre idiote.



C'est pas parce que j'en parle moins,
que je l'aime moins.

Thomas,
tu te souviens de moi, là haut ?

Les promesses sont comme les voix des sirènes, envoutantes. Je suis tombée sous le charme d'une d'entre elles, mais j'avais oublié que ce ne sont que des mots, et que les mots dits en coup de vent s'envolent avec lui. Au bord de la noyade, mes yeux redeviennent vides peu à peu, comme ma tête et comme mon cœur. Les mots sont vicieux et ne se gênent pas pour nous tromper et nous duper comme il faut. Et quand une promesse nous a poignardé dans le dos, alors on meurt sur le coup, sans avoir le temps d'appeler le 15 et de demander une ambulance. Peu importe si tu regardes Urgences tous les vendredis soirs, ton cas est foutu; tu crèves sur ta moquette toute seule sans personne qui vient te dire 'Adieu'. Il y en a qui se noient dans leur vomis, moi je me noie dans la distance qu'il y a entre Eux* et moi.

Et croyez moi, j'ai de quoi boire la tasse.

TOULOUSE
Ma chaire, mes bras, mes reins, mon coeur.

Fin du voyage...

Je m'apelle Léna, je suis une toute petite fille d'un mètre cinquante trois, j'ai seize ans, je n'aime pas la moutarde, ni l'odeur que laisse une éponge après avoir passé un coup sur la table basse du salon, j'idolâtre la météo, je connais tous les épisodes, je me prend pour un monstre parce que j'aurai bien aimé être celui caché sous ton lit, je suis végétarienne mais je mange quand même du poisson, allez savoir pourquoi, par contre je ne mange pas de crevettes car ça me fait trop de mal. J'ai une dentition parfaite et heureusement parce que ma famille a claqué je ne sais combien dedans, je parle et j'écris japonais je sais dire que j'aime faire caca en japonais, l'odeur du lait chaud me fait bander, j'aime me croire intéressante et jolie donc je fais tout comme si. Je vis ma vie comme si j'étais atteinte d'une grave maladie et que j'allais mourir avec elle, alors je fais tout ce dont j'ai envie même ce qui dépasse des limites du possible. Je suis une vilaine, une crapule, une imbécile qui boit du café frappé saturé en saccarose et j'aime le cyber-monde parce que les rots ne s'entendent pas, qu'on peut péter tranquille et que la webcamkikoolol efface tous les boutons des jeunes ados en mal d'amour comme moi. Je suis une chieuse, on me le dit au moins 45251364486532,2 fois par jour (le ,2 c'est pour le "tu es une..." que j'arrive à couper). J'aime faire l'amour et les sushis. J'ai un rire idiot et j'emmerde poliment ceux qui me le reprocheront. Je suis une rebelle en révolte contre pas mal de choses qui plus tard me feront sans doute rire, je n'ai qu'une conviction, celle que ma place est à Toulouse aux côtés de la belle Garonne.

MADEMOISELLE PROPRE (ou pas).